Lisbonne est une ville-mer. Telles des vagues, ses rues s'élèvent et vous précipitent, le soleil y miroite. Le Tage surgit de partout, eau vivante, courante, changeante au gré des marées. Les monuments rendent hommage au conquérants et aux équipages qui affrontèrent les océans pour créer un pont entre les Mondes. À l'horizon, les ponts majestueux embrassent les rives.

Lisbonne est une ville-mère. À table, elle vous offre ce qu'elle a de meilleur, avec gaieté et tendresse. Elle vous chante des chansons tristes, s'emporte dans des colères sismiques et fait la révolution avec des fleurs.

Vous découvrirez une équipe de rameurs sous le charme de cette ville généreuse, citoyenne du Monde.

Moments épiques et piques :

  • le club est situé sous le Pont Rouge, dans un port de plaisance plutôt sélect. Plutôt confortable et sympa, élégance suprême, quand nous arrivons, on nous passe une video d'une médaille olympique féminine.

Pas de blessés.

  • louons l'adresse de nos barreurs, leurs subtiles manœuvres pour entrer dans le chenal du port et accoster.
  • la première sortie, nous sommes un peu raides sur nos avirons de pointe, impressionnés par le courant et les vagues. Pourtant, dès le retour, la douce lumière du soleil couchant nous enchante, nous nous calons, un petit moment d'harmonie. Merci à Duarte et Pedro de nous avoir si bien entrainés avant le départ.
  • Antoine le taiseux importuné par le babillage des filles. Pedro est à la nage. Il monte la cadence, elles se taisent. Il dira ensuite : "j'ai remarqué qu'elles discutent jusqu'à 25 coups minute. À 27, c'est le grand calme".
  • la bande de filles de Taya se désole : on avait prévu de s'éprouver physiquement, mais rapidement, on se rend à l'évidence : certainement plus de calories absorbées que de calories dépensées.
  • Yves, préposé au portage des bateaux, question de gabarit " ils sont en bois les bateaux, on pourrait les poncer pour les alléger un peu".
  • le 8 pèse quand même 120 kilos.
  • " l'aviron, c'est un peu comme si en équitation, tu devais porter le cheval avant et après la ballade".
  • pour le pique-nique sur la lagune, nos amis Portugais improvisent un barbecue sur la plage et y font griller du chorizo. Ils nous offrent un vino verde très rouge. Nous goûtons charcuteries et pâtisseries du pays. Tous ont fait le marché pour partager leurs trouvailles.
  • nous découvrons la saveur délicate des nèfles et les fraises portugaises charnues et juteuses n'ont rien a voir avec les pâles fruits de serre vendus a Paris.
  • Pedro nous confie que sa mère insiste pour qu'il revienne à Paris avec un canard.
  • les instructions un peu inquiètes de Duarte pour accoster et quitter la plage. Nous jaillissons plus ou moins lestement de nos embarcations , apres les avoir arrachées aux vagues et au courant. la remise à l'eau des bateaux, dans les vagues se passe bien, dans la bonne humeur.
  • Olivier, " les vagues, j'adore"
  • une course de marche à pied sur le bord du Tage, pour rejoindre le reste de l'équipe au restaurant.
  • le mal de terre apres la deuxième sortie. Même sur la terre ferme, ça continue de tanguer. Est-ce les vagues, le vino verde ou la bière brune au goût de caramel ? C'est un doute que nous tenterons de dissiper en vain, pendant tout le séjour.
  • le problème de la pointe, c'est qu'il faut garder le coude à la bonne hauteur, dans l'axe. Toujours une épaule plus haute que l'autre. Nous nous sommes bien entrainés sur la terre ferme, notamment lors de cette dernière soirée à la cave, avec ces vins formidables et ce Porto de 10 ans d'âge.
  • la dernière sortie, rien dans l'eau. Trop de vin ?
  • une histoire de papillon qui fait tourner les têtes de nos galériens volontaires. Un battement d'aile de celui-là, et tout le monde aurait chaviré. Mais ils en concluent que l'important, quand on rame, c'est la concentration et qu'ils ont su garder leurs esprits.
  • l'arrivée sur la plage. Optimistes, nous sommes partis légers. Mais une fois débarqués, trempés, nous grelottons sur nos serviettes. Certains trouvent une solution paradoxale : ils se jettent à l'eau. Ils barbotent comme des enfants dans une eau à 18. En sortant, ils n'ont plus froid.
  • en quittant la plage, nous croisons par deux fois des voiliers majestueux qui régatent et un vieux gréement sombre, solennel. Ils paraissent paradoxalement pesants à côté de nos frêles embarcations.
  • il nous reste à demander à chacun ses bonnes adresses à Lisboa, car promis, on reviendra !

Nous attendons avec impatience la Traversée de Paris, pour relever le défit de la convivialité. Difficile de faire aussi bien, mais on ne vous décevra pas, on espère même vous surprendre, amis Lisboetes. Merci beaucoup.