Vendredi soir on rame vers la Tour de Belém. Au passage devant le monument des Découvertes érigé en 1960, nous avons une pensée pour les blanches caravelles qu'Henri le Navigateur regardait partir vers des contrées ignorées, sous des étoiles nouvelles. Retour contre le courant, la marée descend. Aïe, mes lombaires ! Samedi matin on se retrouve à l’ANL, l’Association Navale de Lisbonne, nos hôtes portugais sont là en nombre, ce sont trois yoles de huit et un double qui s’élancent le long de la rive droite du Tage vers le centre-ville puis les bords de l’Alfama. Nous doublons d’immenses bateaux de croisière, usines à touristes. Au retour, une rameuse lisboète prend la nage et c’est à un rythme de compétition que nous descendons le fleuve. Re-aïe mes lombaires ! Dimanche, il faut raccourcir le programme car il pleut. Nous traversons le Tage, abordons une plage et partons à pied, un ascenseur nous conduit en haut de la falaise qui s’élève au sud du fleuve, nous dominons le gigantesque pont du 25 avril. Lisbonne possède deux ponts, l’ancien pont Salazar heureusement renommé après la Révolution des œillets, et en amont le pont Vasco de Gama, 18 km de long, longtemps record d’Europe, construit lors de l’exposition universelle de 1998. Retour au club, on rame contre la marée, notre embarcation prend difficilement de vitesse un cargo chinois qui manœuvre. Tiens, j’en ai oublié mes lombaires !

Nous ne remercierons jamais assez nos camarades de l’ANL pour la chaleur de leur accueil, l'encadrement et l'aide à la navigation, sans oublier les agapes portugaises partagées et le dîner du samedi soir dans le beau restaurant de la section voile de l’association, où nous découvrons qu’on régate à Lisbonne depuis 1850. Il faudrait aussi raconter Lisbonne, cette belle ville en plein essor après la crise et l’austérité des années 2011-2016, la bonne humeur de ses habitants, la beauté des maisons des vieux quartiers du centre, la magnifique promenade urbaine le long du Tage, les parcs et musées, les friches industrielles désormais consacrées à l’art et à la culture, enfin les « pasteis » que nous dévorons avec gourmandise.

Et pour finir, le plus difficile : quitter Lisbonne...

Dominique Tessier, le 18 avril 2018.

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