Julie Voirin : François, tu rentres de Pologne où avaient lieu les championnats du monde universitaires. Comment s’est déroulée cette finale, apparemment serrée ?

François Téroin : Une course qui est partie très fort dès le début. Nous savions que ça allait être serré vu le niveau et la densité de la catégorie (ndlr : double poids léger). La stratégie était de rester au contact des autres bateaux dans le milieu de parcours pour ensuite finir très fort. Nous passons 4e à une seconde des slovaques dans le dernier 500m. Nous finissons le parcours en serrant les dents. A l’arrivée, trois bateaux dans la même seconde, trois bateaux pour deux places, les Allemands étant d’ores et déjà sur la première marche du podium. L’attente du résultat fut longue et intense. Quand le drapeau tricolore s’affiche à la troisième place sur l’écran géant, nous laissons éclater notre joie.

Peux­-tu nous présenter ton coéquipier lors de ce mondial ?

Luke Epain, 25 ans, licencié au Cercle de l’Aviron de Nantes (CAN). Il s’est aligné en skiff poids léger aux championnats de France bateaux courts et se classe à la dixième place. En 2015, il a été champion de France en quatre sans barreur poids léger. Luke et moi avons commencé à ramer ensemble une semaine avant le début des championnats du monde universitaires. L’an dernier, nous étions partenaires d’entraînements au pôle aviron de Nantes. Ce championnat s’est déroulé dans la bonne entente, la confiance mutuelle était présente dès le début, ce qui a facilité la compétition. Je tenais donc à le remercier. D'avoir partagé cette médaille avec lui me remplit de joie.

Revenons sur la finale de Rotterdam, aux championnats du monde des fédérations. Quels ont été tes sentiments sur cette course en quatre de couple poids léger ?

Rotterdam a été un championnat très particulier pour moi. Nous devions défendre le titre qu’avait obtenu le quatre de couple avec Pierre Houin à ma place, l’an dernier à Aiguebelette. J'avais l'envie et la motivation de faire la meilleure performance possible. Concernant la course, nous avons fait notre meilleur parcours du week­-end. Nous avons été à la bagarre tout le long de la course avec les grecs, le bateau allemand ayant déjà pris l’avantage dès le début du parcours. On arrive dans le dernier 500m en troisième position, on a alors relancé au mieux notre coque afin de terminer avec la médaille d’argent autour du cou, devant les grecs.

Peux­-tu nous faire un résumé de ton année ?

Une année mouvementée qui fini de la plus belle des manières. À partir du mois de janvier, je décide de quitter le Pôle d’aviron de Nantes et de revenir à Boulogne pour me faire entraîner plus souvent par Cédric. Cela fait bientôt 13 ans que je suis au club, et je sais que dans les moments difficiles, je peux compter sur lui. Nous avons donc fait une bonne préparation hivernale pour arriver le plus performant possible aux championnats de France bateaux courts. Avec ma 8e place je me suis qualifié en équipe de France ainsi que pour les championnats du monde de Rotterdam. C’est que du bonheur de vivre ces moments. L’envie et la détermination sont plus que jamais présentes à l’aube de cette nouvelle saison. J’en profite aussi pour remercier mes parents, le club et mes ami(e)s, "les sevens", qui m’ont toujours soutenu.

Et après une année aussi intense, qu’attends­-tu des bateaux longs ? De nouveaux défis ?

C’est dans une nouvelle embarcation que je vais disputer ces championnats de France en quatre sans barreur poids léger. Le bateau de Lyon fait figure de favori, nous aurons donc à cœur de les battre. C’est important pour moi de défendre les couleurs du club. Toutes les compétitions sont un nouveau challenge !

Merci à François d’avoir pris le temps de répondre à mes questions, et bon courage pour la suite.

JV